Ce que j’ai appris sur la surdouance et la peur de devenir vieille fille
30.3.15
Il parait que les vieilles filles sont devenues une sorte de mythe.
Qu’elles n’existent plus.
Je pourrais difficilement prétendre le contraire lorsque l’on voit comment et à quelle vitesse nos vies amoureuses ont évoluées depuis la révolution sexuelle des années 70.
Familles recomposées, monoparentales, mariage pour tous, homoparentalité, véritable culture du célibataire, no kids, cougars, polyamour…
Il semble qu’il n’y ait plus un seul mode de vie de couple privilégié, et que les mentalités évoluent.
Enfin, il semble…
Car malgré tout, les valeurs traditionnelles perdurent.
Et quoi qu’on en dise, ces nouveaux standards de la vie amoureuse restent, des minorités.
Oui, même les 16 millions de célibataires en France.
Car la norme, et qui me semble revenir depuis quelques années, est bien le couple (avec enfants). Ce Saint-Graal resterait indiscutablement le modèle suprême et si l’on n’est pas arrivé au bout de cette quête et bien on serait un peu…comment dire…
En tout cas pour certaines femmes, dans mon cas, cela ferait ressurgir de vieilles peurs. Comme celle de finir vieille fille entre autre. ☹
C’est une « simple » rupture qui fait de moi à présent une célibataire. Je suis pour la première fois de ma vie, de l’autre coté de la barrière, avec le douloureux constat de coller au cliché de la « célibattante trentenaire ». Arf !
Avec pour leitmotiv, « mieux vaux être seule que mal accompagnée »
Les hommes ont-ils vraiment peur des femmes intelligentes ?
Mais regardons les choses en face, j’ai 32 ans, je n’ai pas d’enfants et pour couronner le tout, le sentiment d’être toujours en décalage du à ma différence, ne facilite pas les choses avec les autres. Avec les hommes.
La femme surdouée est souvent seule car son intelligence particulière l’isole encore plus que les hommes. Son extrême sensibilité la rend difficile à protéger. Alors, les hommes peuvent avoir peur.
Leur regard sur le monde peut dérouter.
Et souvent, trop souvent, ces autres se trompent sur leur vraie nature, les trouvant inaccessibles, fières, sure d’elles. Froides et distantes alors que c’est tout le contraire.
Leur masque, celui que tout surdoué apprend à porter depuis le plus jeune âge, fonctionne à leurs dépens. Et sous cette carapace immense, se cache bien sur une solitude immense.
Si « ils » savaient à quel point elles ont besoin d’être aimées. D’être protégées.
« Elles dont la sensibilité et l’affectivité débordantes doivent absolument être cachées pour leur permettre de ne pas être emportées par l’émotion, à chaque moment de leur vie. » comme le dit si bien Jeanne Siaud-Facchin dans son livre Trop intelligent pour être heureux.
Mais alors quoi, l’intelligence ferait elle si peur aux hommes ? Ah en particulier aux hommes. Mêmes aux plus intelligents.
L’intelligence, s’accompagne d’un grand sens critique envers tout, et remet toujours tout en cause. Hors la plupart des gens aiment les certitudes.
Jeanne Siaud-Facchin continue : « Avec une femme trop intelligente, un homme a peur de ne pas être à la hauteur, que ses faiblesses soient démasquées, que sa vulnérabilité soit découverte. Or l’homme a besoin de se sentir fort. De savoir qu’il a le contrôle et peut protéger sa compagne. Ce n’est pas du machisme, mais juste un besoin propre à l’homme. Il a besoin de se rassurer. C’est normal. Donc face à cette femme, il perd ses repères. »
Et en général, l’homme fuit vite.
Donc « Vieille fille », voilà ce que je serais en train de devenir ????
Pourtant je suis loin de cette femme acariâtre, au physique ingrat et vivant avec ses chats. Je n’ai même pas de chats !
Non aujourd’hui, et pas seulement depuis Sex and The City, la célibataire (surdouée ou pas d’ailleurs) peut être douce et forte à la fois, drôle et sexy, avec ou sans chats…
Mais, on soupçonne encore derrière son existence de célibataire que ne se cache un problème, un secret inavouable ou encore un penchant refoulé pour l’autre sexe.
Comment une femme intelligente, jolie et équilibrée peut être célibataire ?
Comment accepter le célibat lorsque qu’on rêve d’une relation intense ?
Alors comment rester elle-même, tout en étant attractive.
Elle se sent toute petite, bête et lui prend sa peur pour de la froideur. Et puis lui aussi a peur. Bref on tourne en rond et rien ne se passe.
Un regard se pose sur elle et elle ressent du doute, de la culpabilité, de la gêne.
Elle a peur d’être manipulée, utilisée, voir choisie. Elle analyse et anticipe tout.
Ce qui est contradictoire car la/le surdoué(e) rêve d’absolu, d’intense, (de conte de fée peut être sans vouloir se l’avouer).
Elle est vraiment passionnée mais sa peur de l’abandon la fait souvent passée à coté de l’amour.
Elle préférera d’ailleurs abandonner plutôt que d’être abandonné.
Elle va alors tenter de faire abstraction de ses ressentis, parfois se lancer dans un amour passionnel qui l’empêchera de trop réfléchir avant de se lancer
Et il s’avère souvent qu’elle soit plus amoureux de l’amour que l’autre, alors elle se retrouve bien seule.
Argh ! Comment font les autres femmes ?
Elles semblent maitriser le jeu de la séduction avec tant de facilité.
Ou n’y aurait-il qu’un autre extra-terrestre comme elles avec qui cela puisse fonctionner ? Et quel est la probabilité de le rencontrer ?
Enfin je veux dire, des extra-terrestres on en rencontre pas tous les jours (2% de la population)
Ne dit-on pas, qui se ressemble s’assemble.
Je pense que la femme surdouée (le surdoué) doit être en confiance ABSOLUE avant d’envisager un engagement amoureux.
Et pour atteindre ce niveau de confiance et elle doit baisser sa garde
Bref LACHER PRISE, pour employer une expression a la mode.
Et pour ce faire, elle ne doit pas avoir peur d’être elle-même, avec tout ce que cela implique.
Attention je ne sous entends pas que les surdoués sont destinés à finir ensemble.
Oh là bien sur que non !
Cependant, il est certain que la rencontre aura plus de chance d’être naturelle, et la vie de couple harmonieuse et évidente, entre deux personnes qui peuvent se comprendre sans effort.
Mais ça ne nous dit pas comment surmonter cette impression d’être différente ?
Et bien je crois que tout d’abord, il faut écouter son cœur.
Accepter notre besoin d’intensité et ne pas y renoncer.
Accepter que l’on aura souvent besoin d’être envahi par l’autre pour faire tomber ces masques qui nous étouffent, détruire cette carapace (ou ma tour d’ivoire comme je le dis souvent) et être nous-mêmes dans la relation.
Evidemment rencontrer une telle personne qui arrive à lire en nous quand les autres ne peuvent nous saisir, cela n’arrive pas tous les jours. Donc être patiente.
De plus, je crois qu’il faut sortir de notre vision un peu trop classique de l’amour.
Je pense que l’amour entre deux personnes et la vie de couple sont deux choses différentes.
Le couple est encore véhiculé comme une image idéale de bonheur et d’amour alors qu’en fait, il représente une image plutôt normative, un système auquel le plus grand nombre s’adapte et se plait. Mais n’a malheureusement pas toujours grand-chose à voir avec l’amour.
Pas celui que nous attendons.
Et pour finir, se réapproprier une solitude, que l’on connait certes très souvent, mais qui est souvent perçue comme une ennemie plutôt que comme une alliée.
Et il y a beaucoup de chose que le couple ne peut pas combler. La peur d’être seule, ne pas s’aimer suffisamment…
Mais bien des femmes préfèrent se torturer inutilement et acceptent l’inacceptable de la part d’un homme, ne supportant tout simplement pas l’idée de n’avoir PERSONNE. Ou pour le dire autrement : pour ne pas être toutes seules.
Il m’arrive d’avoir peur de devenir cette vieille fille qui existe dans beaucoup de famille. Celle que l’on plaint mais qui à la fois fait tant de bien à l’égo des couples surtout bancals.
Pourtant cette peur rend prisonnière de ses propres émotions. Et finalement n’a pas lieu d’être.
Vivre, aimer, même si aujourd’hui, un pot de Nutella et un bon dvd est tout ce que l’on a à aimer, et savoir que malgré la solitude que l’on ressent parfois, on est en alignement avec soi-même. Et çà c'est le plus important.
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